Les vignobles parisiens

Histoire

Cités dès l’an 350par l’empereur Julien, les vignobles parisiens étaient produits par des bourgeois vignerons et constitués de cépages nobles : fromenteau et morillon. Au début du XVIe siècle, on planta autour de Paris un cépage productif et grossier : le gouais. Pour protéger les bourgeois vigneron, Charles VI le Bel créa en 1321 la Corporation des courtiers jurés–experts piqueurs de vin de Paris, qui veillaient à la légalité et à la qualité du commerce.
En 1577 fut créée une zone de 20 lieues autour de Paris (88 kilomètres), à l’intérieur de laquelle les cabaretiers devaient s’approvisionner sur un marché officiel, constitué uniquement des vins bourgeois. Le prix du vin monta très vite. Pour y échapper, les cabaretiers s’installèrent au-delà des limites fiscales de la ville : dès 167 se développèrent les guinguettes, où l’on venait boire du vin moins cher. L’urbanisme aidant, le vignoble bourgeois disparut, peu à peu, alors que le vignoble suburbain, localisé, principalement à l’ouest parisien, se développait. L’hiver très froid de 1709, gela les cépages de qualité qui furent définitivement remplacés par le gouais. La concurrence des vins du Languedoc et surtout le phylloxéra eurent raison de tous ces vignobles de Île-de-France qui couvraient 42 000 ha au XVIIIe siècle. S’ils ne font qu’une grosse vingtaine d’hectares aujourd’hui, ils devraient bien renaître avec la création de l’IGP Île-de-France.

Aujourd’hui

La création en 2020 de l’IGP Île-de-France concerne 404 communes des huit départements de la région, auxquelles s’ajoutent l’Oise et une frange de l’Aisne et de l’Eure-et-Loir, et cinq dénominations géographiques complémentaires: les coteaux de Suresnes-Mont-Valérien, Blunay, Provins, Guérard et Paris. Cette reconnaissance, alliée au réchauffement climatique, qui facilite la maturation des raisins, devrait provoquer une explosion des surfaces plantées en vignes.

Depuis un demi-siècle, bon nombre de vignes avaient été replantées, sous l’égide de mairies dynamiques. Argenteuil, avec ses 2 000 ceps de pinot noir et chardonnay, Villepinte, Sannois, Rosny-sous-Bois, Épinay-sur-Seine… mais aussi Paris intra-muros, avec 247 pieds au Jardin des plantes, 720 pieds au parc Georges-Brassens, 140 pieds à Belleville, 350 à Bercy, dans l’ancien quartier de la halle aux vins, et 1 762 pieds à Montmartre, installés depuis 1933. On recensait ainsi près de 200 vignes, sur à peine plus de 10 ha.
Mais la plupart sont des vignes patrimoniales, qui ne commercialisent pas leur vin.
L’IGP permet de développer une viticulture professionnelle autour de Paris. Comme celle de Suresnes, et son hectare planté en sauvignon et chardonnay, sur les coteaux du Mont-Valérien. En 2017, trois jeunes passionnés ont créé la Winerie Parisienne et planté 10 ha de vignes sur la plaine de Versailles, doublant la superficie de ces vignobles d’Ile-de-France.
Pas sûr toutefois que ces surfaces suffisent à fournir tous les consommateurs locavores de la région !

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Avant de dire qu'un vin est mauvais, pensez à ceux qui l'ont fait et à ce qu'il vous a couté. Parce qu'au final, quoi qu'il arrive, on en boira toujours du plus mauvais !